Le coût économique de la violence (Partie 2)

La violence réduit aussi l'épargne nationale dont les deux composantes sont la formation brute de capital fixe et l'investissement net à l'étranger ( ou le règlement,t de la dette extérieure). En fin de compte les déficits publics pénalisent le commerce extérieurs et subordonnent l'investissement public et privé à des capitaux extérieurs et notamment à l'aide au développement, que l'on sait toujours politisée. Par ailleurs, l'on sait que le << marché >> de la violence est toujours source de corruption.

  Autre problème causé par les conflits : la destruction du capital et des facteurs de la production, observable notamment au niveau des pertes d'infrastructures. Celles-ci sont détruites soit lors des confrontations violentes entre factions rivales en guerre ou lors de ce qu'il est convenu d'appeler des << actes de vandalisme>>, c'est-à-dire lors des manifestations violentes dans les rues. La destruction du capital physique peut être également sournoise, comme lorsque les infrastructures ne sont pas entretenues comme elles auraient dû l'être pour s'amortir au rythme d'une durée de vie initialement fixée.

Plus grave que la ruine du capital physique , il y a la destruction du capital humain. Les statistiques ne peuvent traduire ni le coût des vies gaspillées, ni l'ampleur des dégâts commis au capital social de chaque pays engagé dans un conflit. Le nombre de morts d'une guerre est toujours infiniment sous-évalué, si l'on considère les autres coûts économiques et sociaux induits par cette guerre. En effet, pour chaque mort , combien y a t-il de blessés physiques et psychologiques? Combien y a t-il de personnes définitivement traumatisées par le choc de l'horreur ? Combien d'enfants sont-ils à jamais émotionnellement et mentalement handicapés par des images qui les poursuivront leur vie entière, ne faisant plus d'eux des agents économiques producteurs à part entière ?

Enfin, il y a ce que les économistes appellent le coût d'opportunité de la violence , c'est-à-dire le manque à gagner, les occasions de développement et d’enrichissement collectif perdues du fait de l’existence de conflits violents. A combien se chiffrent-elles ? Et qui les remboursera ? Il faut espérer que même par inadvertance,ces élites qui détruisent leurs nations s'apercevront que la guerre et la violence sont des méthodes obsolètes d'affirmation de soi ou d'accession au pouvoir.